Place de l'agriculture itinérante familiale dans la foresterie communautaire au Gabon
DOI :
https://doi.org/10.19182/bft2014.319.a20553Mots-clés
agriculture itinérante, agrofo- resterie, forêt communautaire, plan sim- ple de gestion, GabonRésumé
L'agriculture itinérante reste un système de production partagé par une grande majorité de groupes ethnolinguistiques, et appelé à se maintenir au Gabon. Elle s'exprime généralement dans un rayon de cinq kilomètres autour de l'unité de résidence. Au Gabon, cette zone est précisément celle destinée à accueillir depuis fin 2013 les premières forêts communautaires. Les préceptes de durabilité qui sous-tendent la notion de forêt communautaire impliquent le maintien d'un couvert forestier et pourraient entrer en contradiction avec la pratique de cette agriculture itinérante. Celle-ci prélève en effet, à chaque saison, un volume de bois soustrait au potentiel du massif concerné. Les plans simples de gestion des forêts communautaires prévoient une série agricole pour ne pas mettre en concurrence deux activités sur un même espace. Cela permet également de reconnaître la place socio-économique importante de l'agriculture en milieu rural. L'agroforesterie est une des clés pour articuler l'agriculture familiale et l'exploitation de la forêt communautaire. Conserver sur pied des arbres d'intérêt économique, social ou environnemental, d'une part, épargne de pénibles travaux d'abattage et, d'autre part, limite quantitativement l'impact de la coupe et du brûlis qui n'est plus systématique. L'introduction d'essences utiles, rares, protégées ou encore de bois d'oeuvre permet également d'élever la valeur économique et patrimoniale des parcelles agricoles tout en répondant aux exigences en matière de conservation et de durabilité du plan simple de gestion de la forêt communautaire. Par ce biais, l'agriculture familiale coutumière est pérennisée et sécurisée dans l'enceinte d'une portion de forêt légalement reconnue tandis que les techniques culturales y sont optimisées.Téléchargements
Références
BOLDRINI S., 2008. Appui à l’élaboration d’un Plan Simple de Ges- tion expérimental d’une forêt communautaire pilote au Nord-Est du Gabon. Cas du village de La Scierie. Mémoire de fin d’études, FUSAGx, Gembloux, Belgique, 84 p.
CARRIÈRE S., MC KEY D., 1999. Les arbres orphelins des champs vivriers. Étude de l’abattage sélectif chez les Ntumu et de son impact sur la régénération de la forêt du sud Cameroun. In : Bahu- chet S., Bley D., Pagezy H., Vernazza-Licht N. (éds). L’Homme et la forêt tropicale. Chateauneuf, Marseille, France, Société d’écologie humaine, 255-266.
DE WACHTER P., 2001. L’agriculture itinérante sur brûlis, base de l’économie Badjoué. In : Delvingt W. (éd.). La forêt des hommes. Terroirs villageois en forêt tropicale africaine. Gembloux, Belgique, Les Presses Agronomiques de Gembloux, 15-42.
GARANDEAU V., 2010. La décentralisation au Gabon : une réforme inachevée. Paris, France, L’Harmattan, 247 p.
JOIRIS D. V., BAHUCHET S., 1994. Afrique équatoriale. In : Situation des populations indigènes des forêts denses et humides. Luxem- bourg, Office des publications officielles des communautés euro- péennes, 511 p.
JULVE C., VANDENHAUTE M., VERMEULEN C., CASTADOT B., EKODECK
H., DELVINGT W., 2007. Séduisante théorie, douloureuse pratique : la foresterie communautaire camerounaise en butte à sa propre législation. Parcs et Réserves, 62 (2) : 18-24.
MEUNIER Q., LASSOIS L., DOUCET J.-L., 2011. Guide de plantation et de conduite d’une bananeraie agroforestière en milieu rural au Gabon. Gabon : projet DACEFI-2 sous financement de l’Union euro- péenne, 32 p.
MORIN A., MEUNIER Q., MOUMBOGOU C., BOLDRINI S., VERMEULEN
C., 2014. Entre permis forestier et permis minier, la difficile émer- gence des forêts communautaires au Gabon. Parcs et Réserves, 68 (4) : 16-22.
NGOYE A., 1996. Les fruitiers sauvages dans les systèmes de pro- duction agricole paysanne au Gabon. Exemple : le manguier sau- vage : « Irvingia gabonensis ». Libreville, Gabon, Iret-Cenarest.
MOUPELA C., VERMEULEN C., DAÏNOU K., DOUCET J.-L., 2011. Le
noisetier d’Afrique (Coula edulis Baill.). Un produit forestier non ligneux méconnu. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environ- nement, 15 (3) : 485-495.
SCHIPPERS C., BOLDRINI S., 2008. Le besoin en terres de l’agricul- ture Kota. In : Vermeulen C., Doucet J.-L. (éds). Les premières forêts communautaires du Gabon. Récits d’une expérience pilote. Gem- bloux, Belgique, FUSAGx, 72-76.
VERMEULEN C., BOLDRINI S., D’ANS S., SCHIPPERS C., 2008. Maî-
trises foncières et occupation de l’espace forestier dans le Nord-est du Gabon. In : Vermeulen C., Doucet J.-L. (éds). Les premières forêts communautaires du Gabon. Récits d’une expérience pilote. Gem- bloux, Belgique, FUSAGx, 15-26.
VERMEULEN C., CARRIÈRE S., 2001. Stratégies de gestion des res- sources naturelles fondées sur les maîtrises foncières coutumières. In : Delvingt W. (éd.). La forêt des hommes. Terroirs villageois en forêt tropicale africaine. Gembloux, Belgique, Les Presses Agrono- miques de Gembloux, 109-141.
Téléchargements
Numéro
Rubrique
-
Résumé323
-
PDF182
Reçu
Publié
Comment citer
Licence
(c) Tous droits réservés CIRAD - Bois et Forêts des Tropiques 2014
Ce travail est disponible sous la licence Creative Commons Attribution 4.0 International .
Les articles sont publiés en Accès libre. Ils sont régis par le Droit d'auteur et par les licenses créative commons. La license utilisée est Attribution (CC BY 4.0).