Comment les conventions de qualité déterminent la gouvernance des filières lait du Sénégal
DOI :
https://doi.org/10.19182/remvt.37220Mots-clés
Lait, gouvernance des chaines de valeur, label de qualité, convention, industrie laitière, SénégalRésumé
Contexte: Au cours des dernières décennies, le secteur laitier sénégalais a connu une transformation rapide. Les habitudes alimentaires des consommateurs urbains ont évolué vers une demande accrue de produits laitiers avec de nouvelles exigences de qualité. Objectif: Cet article examine comment les conventions de qualité influencent la gouvernance des chaînes de valeur laitières au Sénégal. Nous affirmons que la gouvernance d’une chaîne de valeur n’est pas seulement déterminée par les caractéristiques des transactions, mais également par la manière dont les « entreprises leaders » intègrent différentes conventions de qualité et les traduisent en mécanismes de gouvernance. Méthodes: Grâce à des entretiens semi-structurés auprès des consommateurs et des parties prenantes de la chaîne de valeur lait (producteurs, importateurs, transformateurs et détaillants), nous avons collecté des informations sur les critères de sélection des consommateurs pour les produits laitiers et les stratégies de qualité des transformateurs, ainsi que sur les mécanismes de coordination, les contrats et les relations de pouvoir au sein de la chaîne de valeur. Résultats: Nos résultats montrent que la manière dont les entreprises leaders normalisent les attentes des consommateurs conduit à des mécanismes organisationnels spécifiques dans les relations acheteur-fournisseur. Certaines combinaisons de stratégies de qualité et de mécanismes de gouvernance sont mieux adaptées pour favoriser la durabilité de la chaîne de valeur du lait local en termes de développement social et économique. Les transformateurs qui établissent des relations viables avec les producteurs de lait garantissent notamment la durabilité de la chaîne de valeur, car ils sont en mesure de répondre aux préférences des consommateurs pour des produits à base de lait équitables et locaux, tout en offrant la garantie de processus de sécurité des aliments. Conclusions: Notre étude met en évidence le pouvoir indirect que les acteurs en aval (les consommateurs) exercent sur les acteurs en amont (les producteurs) via des stratégies (normalisation) mises en œuvre par des acteurs opérant dans un segment intermédiaire de la chaîne (les transformateurs). Cela montre que les consommateurs, à travers leurs préférences d’achat, jouent un rôle clé dans le développement du secteur de l’élevage local.
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© S.Ferrari et al., publié par CIRAD 2024
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