Marchés d’aliments pour bétail dans les zones périurbaines du Niger au fil des saisons : profil des vendeurs et des acheteurs, prix et qualité des aliments

Résumé

La productivité du bétail dans le Sahel ouest-africain est limitée par la rareté saisonnière des aliments pour animaux et par leur mauvaise qualité pendant la saison sèche. La rareté des ressources alimentaires dans la région a également été aggravée par l’augmentation du nombre de têtes de bétail, ce qui a accru la demande d’aliments pour animaux, en particulier dans les zones périurbaines. Des marchés d’aliments pour bétail ont ainsi émergé dans de nombreuses villes et agglomérations. Pour comprendre la dynamique de ces marchés, des enquêtes ont été menées dans cinq d’entre eux à Maradi et dans cinq aussi à Niamey, au Niger, au début de la saison sèche (octobre-novembre 2019), à la fin de la saison sèche (mars-juin 2020) et à la saison humide (août-septembre 2020), à l’aide d’un questionnaire semi-structuré. Les résultats ont montré que divers types d’aliments pour animaux étaient vendus ou achetés, principalement par des vendeurs ou des acheteurs adultes de sexe masculin, sur les deux sites et à toutes les saisons. Les acheteurs ont donné comme principales raisons d’achat des aliments pour bétail l’insuffisance de la biomasse alimentaire disponible dans leurs exploitations, la mauvaise qualité de ces aliments, et le besoin d’aliments complémentaires pour maintenir et améliorer les performances des animaux. Les prix des aliments pour bétail sur les deux marchés variaient significativement selon la saison, la localisation du marché et le type d’aliment. Dans les deux agglomérations, les prix des résidus de légumineuses (foin de niébé, gousse de niébé, fanes d’arachide) étaient plus élevés que ceux des autres types d’aliments. Les résultats ont également montré qu’il n’y avait pas de relation claire entre le prix et la qualité nutritionnelle en fonction des saisons.