Evaluation de l’utilisation d’antibiotiques dans les élevages piscicoles du sud-ouest du Nigeria

Résumé

La résistance aux antibiotiques est un problème de santé publique mondial lié à l’utilisation d’antimicrobiens en production animale. Cependant, on connaît peu de choses sur l’utilisation d’antibiotiques en aquaculture dans les pays en développement et sur son lien avec la résistance aux antibiotiques. Cette étude s’est intéressée à l’utilisation des antibiotiques dans 50 fermes aquacoles du sud-ouest du Nigeria en se fondant sur un questionnaire structuré. Vingt-sept (54 %) exploitations utilisaient des antibiotiques (n = 24), des antiparasitaires (n = 2) ou les deux (n = 1) comme additifs dans l’alimentation ou l’eau. Les antibiotiques les plus fréquemment utilisés étaient la tétracycline (11 fermes), les bêta-lactamines et la furazolidone (4 fermes chacune), les aminoglucosides et le chloramphénicol (3 fermes chacun), l’enrofloxacine (2 fermes), et le métronidazole (1 ferme). Seuls 16 éleveurs connaissaient les antibiotiques utilisés dans leurs mares et aucune ferme ne disposait de données sur les quantités utilisées. Les médicaments provenaient de magasins de médecine vétérinaire (59 %) ou humaine (15 %), de vétérinaires (4 %), ou d’autres pisciculteurs (4 %) ; 19 % n’ont pas répondu à cette question. De nombreux éleveurs (n = 15), parmi lesquels 11 détenaient un diplôme de technicien supérieur ou universitaire, ignoraient les risques liés à l’utilisation d’antibiotiques dans leurs mares. L’ajout direct d’antibiotiques dans l’eau des mares pratiqué dans ces fermes peut créer des réservoirs locaux de résistance aux antibiotiques et constitue un risque pour la santé publique.