Epidémiologie de la tuberculose et de la brucellose des bovins en zone périurbaine d'Abéché (Tchad)
DOI :
https://doi.org/10.19182/remvt.9846Mots-clés
Bovin, Mycobacterium bovis, Mycobacterium avium, Tuberculose, Brucellose, Epidémiologie, TchadRésumé
Cette étude a eu pour objectif de préciser l’épidémiologie de la tuberculose et de la brucellose des bovins dans le bassin laitier d’Abéché (préfecture du Ouaddaï, Tchad oriental). La population étudiée a été constituée d’animaux de plus d’un an pour la tuberculose et de femelles de plus d’un an pour la brucellose. L’échantillon a été sélectionné à l’aide d’un sondage à deux degrés (village puis éleveur). Le diagnostic a été réalisé par intradermotuberculination (simple puis comparative) pour la tuberculose et par une analyse sérologique [épreuve à l’antigène tamponné (EAT), puis fixation du complément (FC)] pour la brucellose. Un questionnaire destiné à caractériser l’élevage a été systématiquement rempli et un recueil de commémoratifs a été réalisé sur les animaux sélectionnés. Ces facteurs ont été inclus dans une analyse statistique multivariée. Huit cent quarante-huit animaux répartis dans 58 cheptels ont été testés par intradermotuberculination simple et 151 par intradermotuberculination comparative. Les prévalences réelles des infections à Mycobacterium bovis et à M. avium dans la population étudiée ont été évaluées respectivement à 0,8 ± 0,6 p. 100 et à 2,0 ± 0,9 p. 100 (α= 5 p. 100). La prévalence cheptel de l’infection à M. bovis a été évaluée à 12,4 ± 8,5 p. 100 et celle de l’infection à M. avium à 17,8 ± 9,8 p. 100. Pour le diagnostic de la brucellose, 634 animaux répartis dans 56 cheptels ont été testés par EAT. Trente-cinq échantillons provenant de 21 cheptels ont été analysés par FC. La prévalence réelle de la brucellose a été évaluée à 2,6 ± 1,2 p. 100 (α= 5 p. 100). La prévalence cheptel a été estimée à 20,0 ± 10,5 p. 100. Les principaux facteurs de risques identifiés pour la tuberculose bovine ont été un âge élevé, l’origine de l’animal (naissance en dehors du cheptel) et la garde d’animaux appartenant à d’autres éleveurs. Les principaux facteurs de risques identifiés pour la tuberculose aviaire ont été le nombre de volailles et la nature des bouviers (enfants de l’éleveur). Les principaux facteurs de risques identifiés pour la brucellose ont été l’ethnie (Arabe) et la nature des bouviers (enfants de l’éleveur). La tuberculose et la brucellose bovines semblent se développer lentement dans de nombreux cheptels, les conditions de l’élevage extensif limitant la diffusion au sein des cheptels contaminés. Ce profil épidémiologique permet une éradication de ces zoonoses à condition d’y associer un contrôle des animaux avant leur introduction dans les cheptels assainis. Cette approche pourrait être retenue en cas de développement de la production laitière en périphérie d’Abéché.
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© A.Delafosse et al., publié par CIRAD 2002
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