De quelques actions techniques à entreprendre pour améliorer la production des cuirs et peaux en région tropicale : note économique

Auteurs

    A.H. Robinet

DOI :

https://doi.org/10.19182/remvt.8100

Mots-clés


Cuirs et peaux, Production, Productivité

Résumé

Cette note vise à préciser les mesures que devrait prendre tout gouvernement soucieux d'accroître, en quantité comme en qualité, la production de dépouilles animales, quel que soit le stade final retenu pour leur transformation. La période de sécheresse que vient de connaître l'Afrique sahélo-soudanienne, a entraîné des pertes considérables dans tous les secteurs de la vie économique. L'élevage a indiscutablement été l'un des plus touchés, tant en ce qui concerne le capital que les revenus à moyen et long termes. Comme on pouvait s'y attendre, par rapport aux effectifs les mieux connus (ceux de 1969-1970), le cheptel bovin transhumant a été le plus éprouvé avec parfois 80 p. 100 de pertes dans certains troupeaux. Les petits ruminants ont par contre moins souffert, et, dans des zones écologiquement comparables, l'on admet pour eux un déficit global qui n'a jamais dépassé 25 à 30 p. 100. Leur rusticité jointe à une répartition géographique moins contraignante semblent être 2 des facteurs qui les ont préservés de ce désastre. Mais, dans les pays sahéliens, les conséquences de la sécheresse n'ont pas eu pour seuls résultats la mort de 500 000 chameaux, de 8 à 10 millions de bovins (35 p. 100 du cheptel) et de 10 à 12 millions de petits ruminants. En dehors de la perte directe soit au terme d'une misère physiologique avancée due au manque d'eau et de nourriture, soit par sacrifice volontaire de la part des propriétaires, les effets secondaires sont tout aussi catastrophiques. Citons, en particulier, le manque à gagner en lait, viande et sous-produits (dont les peaux), ainsi que le déficit démographique des classes de remplacement dont les effets commencent seulement à se faire sentir pour les bovins. Ces pertes ont été généralement estimées pour la période 1969-1974 à 500 milliards de F CFA. A l'intérieur de cette masse, le secteur «Cuirs et Peaux» (bruts et tannés), représente 4 à 5 p. 100, soit 20 à 25 milliards de F CFA. Ces données ne concernent toutefois que les pays du Sahel francophone, certainement parmi les plus atteints. On manque, par contre, d'informations pour l'Ethiopie, le Soudan, le Nord-Nigéria, le nord de la Côte-d'Ivoire, la Gambie et même les Iles du Cap Vert, pays ou régions dans lesquelles la sécheresse continuerait de se faire sentir, avec parfois un retard «météorologique» par rapport à la grande crise continentale. Un dernier facteur, d'ordre zootechnique, mérite d'être souligné. Alors qu'il faut 8 à 10 ans pour reconstituer la pyramide des générations dans un troupeau bovin du Sahel, ce délai n'excède pas 3 à 4 ans chez les moutons, 2 à 3 ans chez les chèvres en raison de la plus grande prolificité de ces 2 espèces. Ainsi, en matière de dépouilles, les peaux des petits ruminants représentent un élément de valorisation plus rapide joint à d'autres facteurs socio-économiques tels que les disponibilités monétaires pour la reconstitution du cheptel ou le niveau de la consommation de viande. Les différentes actions à entreprendre vont être présentées de façon schématique compte tenu de la nature même de cet exposé. Leur énoncé ne signifie pas que tous les pays doivent y avoir intégralement recours. Certaines seraient manifestement hors de raison avec les conditions intrinsèques de la production animale et de son exploitation. Bien au contraire, chaque nation devrait procéder à un bilan préalable de cette production et de ses atouts comme de ses insuffisances techniques et commerciales avant d'envisager l'amélioration du secteur. Avec l'aide d'experts, chargés d'établir une série de programmes, il devrait être possible de combler les lacunes existantes, en évitant les investissements aussi dispendieux qu'inutiles en raison même de leurs coûts et de leur amortissement. Les mesures, même modestes et partielles qui seront prises pour accroître et améliorer la production, seront d'autant plus efficaces que le contexte monétaire et économique que nous connaissons impose une protection vigilante et l'exploitation rati

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Publié

01-01-1977

Comment citer

Robinet, A. (1977). De quelques actions techniques à entreprendre pour améliorer la production des cuirs et peaux en région tropicale : note économique. Revue d’élevage Et De médecine vétérinaire Des Pays Tropicaux, 30(1), 101–105. https://doi.org/10.19182/remvt.8100

Numéro

Rubrique

Rubrique indéterminée