Dégradation des aires protégées par l'exploitation des ressources végétales : cas de la réserve partielle de faune de Pama, Burkina Faso (Afrique de l'Ouest)

Auteurs

    Elisée Mbayngone
    Adjima Thiombiano
    CIRAD

DOI :

https://doi.org/10.1051/fruits/2011027

Mots-clés


ZONE PROTEGEE, RESSOURCE VEGETALE, FAUNE, BIODIVERSITE

Couverture

BURKINA FASO

Sujets

P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
L20 - Écologie animale

Résumé

Introduction. Les aires protégées représentent un immense réservoir de ressources biologiques dont dépendent fortement les populations riveraines. La non-prise en compte des savoirs locaux constitue souvent un frein aux politiques de conservation et d'utilisation durable de la biodiversité dans ces aires. La réserve de Pama, située en zone soudanienne au sud-est du Burkina Faso, est un bon exemple de la divergence existant entre les besoins d'autosubsistance des populations riveraines et la nécessité de conserver la biodiversité. L'évaluation de l'importance socio-économique de cette réserve pour les populations riveraines pourrait permettre de mieux adapter la stratégie de gestion des ressources naturelles. Matériel et méthodes. Des enquêtes ethnobotaniques ont été menées en se basant sur des interviews individuelles. Les informations obtenues à partir de l'interrogation de 30 personnes ressources ont permis (1) de recenser les différentes utilisations faites de la réserve par les populations locales ainsi que l'impact de ces utilisations sur la flore et (2) d'évaluer la perception des villageois sur la façon de gérer les ressources de leur forêt. Résultats. Un total de 58 espèces végétales de la réserve, soit plus de 15 % de la flore locale, fournissent diverses ressources aux populations riveraines, dont du matériel de construction (90 % de réponses), des plantes médicinales (73,33 %), des plantes alimentaires (73,33 %), etc. Les espèces végétales les plus sollicitées se sont révélées être entre autres Vitellaria paradoxa (80 %), Parkia biglobosa (66,67 %), Diospyros mespiliformis (33,33 %), Gardenia erubescens (33,33 %), Lannea microcarpa (33,33 %), Tamarindus indica (33,33 %), Andropogon gayanus (26,67 %) et A. chinensis (26,67 %). Certaines de ces espèces se sont révélées de plus en plus rares du fait de la dégradation des conditions climatiques, de l'exploitation abusive de bois vert et de l'appauvrissement des sols. Conclusion. L'étude que nous avons menée sur la réserve de Pama nous conduit à préconiser un renforcement des mesures de protection de l'environnement par l'implication des populations riveraines. Par ailleurs, la plantation en champ d'espèces utiles en voie de raréfaction serait une action apte à limiter la pression d'exploitation sur la réserve.

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Publié

2011-01-01

Numéro

Rubrique

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