Pratiques de jachère et dispositifs d'appui en production bananière guadeloupéenne

Auteurs

    Muriel Bonin
    Philippe Cattan

DOI :

https://doi.org/10.1051/fruits:2006007

Mots-clés


MUSA (BANANES), JACHERE, PRATIQUE CULTURALE, MONOCULTURE, CONDUITE DE LA CULTURE

Couverture

FRANCE, GUADELOUPE

Sujets

F01 - Culture des plantes

Résumé

Introduction. Aux Antilles, l'introduction de la jachère, dont l'utilité dans la maîtrise du parasitisme tellurique est avérée, est à l'ordre du jour du fait de l'explosion du parasitisme lié à la monoculture bananière. Comme cette pratique est soutenue par la recherche et les pouvoirs publics, l'étude entreprise a eu pour but d'analyser les écarts entre les préconisations portées par un dispositif institutionnel et les pratiques des agriculteurs afin d'identifier à quelles conditions les pratiques de jachère peuvent être mises en place. Méthodologie. Les déterminants et fonctions attribués aux jachères ainsi que les freins ont été abordés à partir d'enquêtes auprès d'exploitants. Celles-ci ont permis de recueillir entre autres les variables nécessaires à la caractérisation des règles de décision en matière de gestion des assolements et de contraintes endogènes à l'exploitation. Le choix des exploitations enquêtées nous a conduits à étudier les pratiques de jachères dans le cadre d'une typologie d'exploitation distinguant, parmi 42 exploitations étudiées, les types, «Diversifié», «Bananier familial» et «Bananier entrepreneurial». Ces types sont représentatifs des exploitations de moins de 20 ha. Le cas de la jachère en Guadeloupe. Les résultats ont montré que la jachère est présente chez plus de la moitié des exploitants enquêtés. Sa situation varie avec les types d'exploitation ; elle est soit subie, soit intégrée dans les systèmes de culture. Les modes de conduites sont fonctions des objectifs des exploitants: assainissement, pâturage, gestion de la trésorerie, etc. Les freins au développement des jachères sont nombreux: manque de surface, difficulté de raisonner à long terme, manque à gagner sur une terre qui ne «produit» pas, etc. Cependant les calculs économiques sur des systèmes de culture incluant la jachère montrent que leurs marges brutes sont supérieures à celles trouvées pour des bananeraies continues et pérennes. La principale contrainte est rencontrée au moment du changement de système cultural lorsque l'exploitant doit faire face à une terre qui ne procurera un supplément de rendement que deux ans plus tard. Discussion et conclusion. Notre étude a mis en évidence que la multiplicité des pratiques de jachère, pertinentes au regard des objectifs des exploitants, n'est qu'en partie prise en compte dans les dispositifs institutionnels existants. Cela appelle une diversification des référentiels techniques.

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Publié

2006-01-01

Numéro

Rubrique

Articles