L'intensification de la riziculture malgache, en pratiques

Auteurs

    Georges Serpantié
    Modeste Rakotondramanana

DOI :

https://doi.org/10.1684/agr.2013.0653

Mots-clés


adoption de l'innovation, intensification, madagascar, meilleure pratique, productivité, riz irrigué, système de riziculture intensive

Résumé

Les modèles diffusés à Madagascar pour intensifier la « riziculture traditionnelle » sont le « SRI » (système de riziculture intensive), pour les rizières à bonne maîtrise de l'eau, et le « SRA » (système de riziculture améliorée) sinon. Afin d'analyser la traduction de ces prescriptions dans les pratiques des agriculteurs et d'évaluer leurs performances, une enquête a été menée dans une région des Hautes-Terres. Trois types de pratiques ont été comparées au sein de rizières à bonne maîtrise d'eau : 1) la pratique dénommée SRI par le paysan ; 2) la pratique dénommée SRA ; 3) la pratique « ni SRI-ni SRA », servant de témoin. Le témoin présente des caractères dits traditionnels (par exemple, variétés locales) mais aussi des innovations récentes (par exemple, double labour) ou plus anciennes (par exemple, fertilisation minérale). Les pratiques SRI et SRA correspondent bien aux préconisations minimales. Le SRI reçoit en plus beaucoup de fumure organo-minérale et bénéficie des meilleurs sols. Les pratiques témoins donnent un rendement moyen élevé (4,2 t/ha) par rapport à la référence de 2 t/ha souvent attribuée aux rizicultures locales. Le rendement du SRA ne diffère pas significativement du témoin, tandis que celui du SRI le dépasse en moyenne de 24 %. Mais après analyse « à fumure, précédents et sols similaires », l'effet réel moyen du SRI n'est plus que de + 5 %. Compte tenu des surcoûts importants du SRI, ce faible avantage moyen milite pour un conseil technique ciblé plutôt que normatif. Le gain de rendement en SRI atteint + 16 % dans les situations combinant bonne alimentation en eau, sols fertiles et fertilisation organo-minérales (situations que l'on trouve surtout près des marchés). Sans engrais minéral, ce qui affaiblit le témoin, le gain atteint 30 %. Ces variations révèlent l'intérêt possible du SRI pour des filières particulières telles que l'agriculture biologique, ou pour des sols fertiles mais réducteurs, et son inadéquation certaine aux situations comportant des facteurs limitants majeurs (sols peu fertiles, plantations précoces).

Affiliations

IRD 911 avenue Agropolis BP 64501 34394 Montpellier cedex 5 France, IRD BP434 Antananarivo 101 Madagascar

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Publié

2013-09-01

Comment citer

Serpantié, G., & Rakotondramanana, M. (2013). L’intensification de la riziculture malgache, en pratiques. Cahiers Agricultures, 22(5), 401–410 (1). https://doi.org/10.1684/agr.2013.0653

Numéro

Rubrique

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