La pyrale se disperse-t-elle suffisamment pour limiter durablement la résistance au maïs Bt via la stratégie « haute dose/refuge » ?

Auteurs

    Ambroise Dalecky
    Denis Bourguet
    Sergine Ponsard

DOI :

https://doi.org/10.1684/agr.2007.0097

Mots-clés


bacillus thuringiensis, maïs, organisme génétiquement modifié, ostrinia nubilalis, résistance aux insecticides

Résumé

La culture de plantes transgéniques Bt - produisant des toxines insecticides issues de la bactérie Bacillus thuringiensis - engendre un risque que les populations de ravageurs cibles deviennent résistantes à ces toxines. Pour limiter ce risque, les autorités des États-Unis exigent la mise en oeuvre d'une stratégie appelée « haute dose/refuge » (HDR). Cette stratégie repose sur le maintien, à proximité des cultures transgéniques, de cultures « refuges » - exemptes de toxines Bt - constituant des réservoirs d'individus sensibles. Son efficacité est notamment conditionnée par un brassage génétique intense entre ces individus sensibles et les individus résistants sélectionnés dans les parcelles de plantes Bt. Pour plusieurs ravageurs cibles de ces toxines, sa mise en oeuvre a pourtant précédé l'examen détaillé des traits d'histoires de vie pouvant influencer l'intensité de ce brassage. Des études ont, depuis, partiellement comblé ces manques : nous présentons une synthèse de résultats récents sur la pyrale du maïs, une des cibles principales des maïs Bt. Bien que ce papillon ravageur soit hautement polyphage, les populations se nourrissant d'autres plantes hôtes - sauvages ou cultivées - sont trop minoritaires pour limiter efficacement le développement de résistances. Par ailleurs, une partie des pyrales semble se reproduire à proximité immédiate de leur lieu d'émergence, de sorte que des refuges situés à plusieurs centaines de mètres des maïs Bt - la distance maximale autorisée étant actuellement de 800 mètres - ne garantissent pas le brassage génétique entre individus sensibles et résistants. Dans le cas de rotations culturales, ce brassage pourrait néanmoins être accru par une gestion différente des bordures de champs Bt et conventionnels. Bien qu'aucune résistance ne se soit déclarée 10 ans après la mise en culture des premiers maïs Bt, ces données indiquent que la stratégie HDR telle qu'elle est actuellement appliquée n'est pas forcément optimale et, plus généralement, qu'il est illusoire d'espérer définir une stratégie universellement adaptée.

Affiliations

Centre de biologie et de gestion des populations (CBGP), Unité mixte de recherche (UMR) Inra-IRD-Cirad-Montpellier SupAgro, Campus international de Baillarguet, 34988 Montferrier-sur-Lez, Laboratoire dynamique de la biodiversité, Unité mixte de recherche (UMR) CNRS 5172, Université P. Sabatier - Toulouse III, 118, route de Narbonne, 31062 Toulouse

Téléchargements

Publié

2007-05-01

Comment citer

Dalecky, A., Bourguet, D., & Ponsard, S. (2007). La pyrale se disperse-t-elle suffisamment pour limiter durablement la résistance au maïs Bt via la stratégie « haute dose/refuge » ?. Cahiers Agricultures, 16(3), 171–176 (1). https://doi.org/10.1684/agr.2007.0097

Numéro

Rubrique

Articles