Etude cytogénétique du triticale cv. Beagle

Auteurs

    Bachir Oudjehih
    Amar Boukaboub

Résumé

Le triticale (x triticosecal Wittmack) est une céréale synthétique dérivant de l'hybridation entre le blé cultivé (Triticum aestivum ou Triticum durum) et le seigle (Secale cereale). Depuis les premières formes fertiles réussies par Rimpau en 1891 [1], plusieurs types ont été obtenus. Gupta [2] distingue quatre groupes sur la base du niveau de ploïdie : les triticales tétraploïdes (2n = 4x = 28), hexaploïdes (2n = 6x = 42), octoploïdes (2n = 8x = 56) et décaploïdes (2n = 10x = 70). Mac Key [3] propose l'appellation de Triticum krolowi (Mk) (4x = 28, A/B/DR), Triticum turgidocereale (Kiss) (6x = 42, ABR) et Triticum rimpaui (Wittm./Mk) (8x = 28, ABDR). En considérant les types de croisement, on différencie les triticales primaires, issus soit directement de l'amphiploïdisation des hybrides Triticum x Secale [4], soit de l'intercroisement entre deux triticales produits par les mêmes espèces de Triticum et de Secale [5], des triticales secondaires, résultant du croisement entre triticales de même niveau de ploïdie ou de parents différents, avec un génome de seigle complet (triticales secondaires vrais ou complets) ou partiel (triticales secondaires de substitution) [4]. Le triticale est plus performant que le parent blé dans des conditions agroclimatiques marginales [6-8]. Cependant, cette céréale reste sujette à certaines contraintes, comme le grain échaudé, l'instabilité méiotique, l'aneuploïdie et la stérilité partielle, dépréciant sa valeur technologique et commerciale. L'échaudage du grain, apprécié par le poids spécifique [9], serait dû à la forte activité de l'a-amylase durant la maturation [10-12], à l'hétérochromatine télomérique des chromosomes de seigle [10, 11, 13], à l'aneuploïdie [11] et à l'environnement cultural [14, 15]. L'irrégularité méiotique mâle, caractérisée par la fréquence d'univalents [16], de micronoyaux [17, 18] et de chromosomes retardataires [19] est influencée par l'hétérochromatine des chromosomes de seigle [17] et conduit à l'aneuploïdie [18, 20, 21]. Plusieurs caractères agronomiques sont considérés pour apprécier l'effet des anomalies cytologiques. Cependant, les corrélations positives établies entre les perturbations chromosomiques et la mauvaise qualité agronomique des plantes, comme la réduction de la fertilité [17, 21] et de la taille [22], sont controversées. Les méthodes différentes utilisées pour l'expression de la fertilité et la diversité du matériel expérimental seraient à l'origine de ces divergences [23, 24]. À cet égard, les caractéristiques des grains semés ne sont pas prises en considération par les auteurs, ce qui complique la comparaison des résultats. La présente étude montre que, outre le degré de ploïdie, le type de lignée et la génération du matériel examiné, les caractéristiques physiques du grain semé, comme le poids et l'échaudage, peuvent aussi influencer la nature et l'ampleur des perturbations chromosomiques observées.

Affiliations

Institut d'agronomie, Université de Batna, route de Tazoult, 05000 Batna, Algérie.

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Publié

2000-11-01

Comment citer

Oudjehih, B., & Boukaboub, A. (2000). Etude cytogénétique du triticale cv. Beagle. Cahiers Agricultures, 9(6), 519–523. Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/30271

Numéro

Rubrique

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