Conditions de durabilité d'un système agraire caféicole

Résumé

Sur la base d'une typologie des exploitations agricoles [1] réalisée dans la région du Buyenzi au Burundi, cette étude précise, à l'échelle de la colline de Nzove (commune de Mwumba), la gestion de la matière organique dans les exploitations agricoles, où toutes les caféières doivent être paillées. Au niveau de l'exploitation, seules les parcelles de café sont bénéficiaires de cet apport de matières organiques, essentiellement de nature végétale : l'apport de matière organique d'origine animale n'existe pratiquement plus, c'est la pratique du paillis, ou mulch, qui se fait au détriment de parcelles donneuses, celles de cultures vivrières. L'étude détaillée des pratiques de paillage (mulching) et de leurs conséquences sur les systèmes de culture montre que les surfaces concernées par la caféiculture (caféières ou parcelles servant à l'approvisionnement en mulch) varient de 40 à 93 %. À l'échelle de la colline, 66 % des surfaces sont impliqués dans la production de mulch et s'appauvrissent continuellement en faveur des 17 % consacrés à la culture caféière ; (soit 83 % de la superficie totale consacrés au système caféier). Les agriculteurs ont aussi recours à d'autres sources de mulch en dehors de la colline (marais et parcelles sur d'autres collines). Les surfaces caféières continuant de s'accroître, le système agraire actuel n'est pas viable à long terme car, à l'échelle de la colline, il n'y a plus reproduction mais consommation de la fertilité.