Le manioc au Cameroun, une filière vivrière autorégulée

Auteurs

    Michel Simeu Kamdem

Résumé

Le manioc apparaît comme un produit alimentaire aux atouts multiples : faibles exigences de la plante sur le plan agronomique, disponibilité de ressources en terre dans les zones agroécologiques favorables, faibles coûts de production dans les systèmes paysans, multiples possibilités de transformation artisanale et industrielle du tubercule, variété des formes sous lesquelles le manioc est consommé et importance du marché de consommation (plus de 80 % de la population urbaine). Ces atouts confèrent à cette filière de petits opérateurs une situation assez particulière. Filière autonome, contrairement aux autres denrées alimentaires pour lesquelles des mesures de régulation sont prises, elle n'est influencée ni par l'Etat (absence de toute réglementation concernant le manioc), ni par les institutions internationales, encore moins par le marché extérieur (en dehors de l'amidon, aucun produit de manioc n'est importé). Lautorégulation qui s'exerce par les marchés intérieurs semble résulter d'une convergence d'intérêts à la fois des producteurs, animés par la volonté de vendre plus pour amortir les effets de la crise, et des consommateurs qui, pour les mêmes raisons, se satisfont de mets à bas prix, ne répugnant parfois pas à manger, même contre leur volonté, le manioc devenu, pour certains, repas de crise.

Affiliations

Institut national de cartographie, Département de recherches géographiques/observatoire du changement et de l'innovation sociale au Cameroun, BP 1857 Yaoundé, Cameroun.

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Publié

1996-07-01

Comment citer

Kamdem, M. S. . (1996). Le manioc au Cameroun, une filière vivrière autorégulée. Cahiers Agricultures, 5(4), 257–264 (1). Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/29955

Numéro

Rubrique

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