La rhizomanie de la betterave : état actuel de nos connaissances

Résumé

Apparue il y a vingt-deux ans en France, la rhizomanie de la betterave, maladie à virus transmis par un champignon du sol, est devenue en peu de temps le fléau no 1 de la culture de betterave dans tous les pays producteurs du monde. Un effort de recherche considérable s'est alors déployé sur la caractérisation précise de l'agent pathogène (le virus appelé beet necrotic yellow vein virus et son vecteur Polymyxa betae Keskin), ce qui a permis de mettre au point des tests de diagnostic très fiables. L'accent s'est également porté sur les méthodes de lutte. Cet article présente une synthèse des principaux résultats obtenus dans la connaissance de la maladie, de son agent infectieux et de son vecteur. L'apparition, dès 1986, d'une variété Rizor partiellement tolérante a constitué le premier remède efficace contre la maladie et a confirmé l'espoir mis dans l'amélioration génétique de la betterave pour la résistance. Actuellement, la création de variétés résistantes passe par la transgénose ou utilise, dans des croisements, la résistance totale d'espèces sauvages du genre Beta au virus de la rhizomanie ou à son champignon vecteur. Dans le cadre de la lutte génétique contre la rhizomanie, une approche plus fondamentale des mécanismes de résistance mis en jeu ainsi que la constitution d'une carte génétique de la betterave vont permettre de mieux gérer les croisements à entreprendre et l'analyse de leur descendance.