Le stress : interaction animal-homme-environnement

Résumé

L'axe corticotrope et le système nerveux autonome sont les principaux systèmes neuroendocriniens impliqués dans les réponses physiologiques de stress. La mesure des concentrations hormonales dans le sang ou la salive (en particulier les glucocorticoïdes) ou de leurs effets (hyperglycémie, augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, variations de la numération et de la formule leucocytaires par exemple) permet de mettre aisément en évidence les situations de stress aigu. Les modifications chroniques sont beaucoup moins bien documentées chez les animaux domestiques. Les ruptures d'adaptation se manifestent le plus souvent par des manifestations pathologiques comme les comportements anormaux (stéréotypie, cannibalisme) ou des maladies dites « d'adaptation » qui reconnaissent des étiologies plurifactorielles et sont mises en évidence par des enquêtes épidémiologiques. Les facteurs de stress en élevage sont nombreux et résultent des interactions des animaux avec leur environnement, avec les autres animaux (comportement social) et avec l'homme, en particulier dans les périodes de transition qui cumulent de nombreuses agressions (manipulations, transport, traitement, changement d'ambiance et d'alimentation, etc.). La réactivité des animaux est exacerbée en raison de leur maintien dans un environnement appauvri où les contacts avec l'homme sont réduits au strict minimum. La solution des problèmes de stress implique une démarche pluridisciplinaire entraînant des actions sur l'animal lui-même (amélioration génétique, apprentissages), la recherche d'environnement et de conduite d'élevage qui répondent mieux aux besoins fondamentaux des animaux, la formation des hommes qui doivent prendre en compte la nature sensible de l'animal et être initiés aux techniques qui réduisent le stress dans leurs interactions avec les animaux. Une telle réduction devrait être profitable au bien-être de l'animal et à la rentabilité de l'élevage.