Intérêts et limites des modèles de prévision de l'évolution des matières organiques et de l'azote dans le sol

Résumé

Cet article fait le point sur les modèles disponibles pour prévoir l'évolution des matières organiques ou la minéralisation de l'azote dans les sols cultivés. Il souligne la nécessité de compartimenter la matière organique en au moins deux fractions, pour comprendre à la fois l'évolution du carbone et de l'azote organiques à long terme et les cinétiques de minéralisation de l'azote à plus court terme. Un modèle bicompartimental avec trois paramètres est proposé : c'est le plus simple qui puisse remplacer le modèle classique de Hénin-Dupuis et qui permette de bien décrire l'évolution des stocks de carbone sur différents essais de longue durée. Différentes approches de prévision de la minéralisation d'azote sont comparées. La prise en compte d'une fraction d'azote minéralisable est nécessaire pour prévoir la minéralisation d'azote, mais pas suffisante. Cette fraction inclut la fraction « biomasse microbienne », mais l'excède largement. Pour prévoir l'évolution de l'azote minéral à court terme, il est indispensable de prendre en compte simultanément les transformations du carbone et de l'azote. Nous indiquons la structure générale des modèles « couplés », leur intérêt et leurs limites. L'existence et la caractérisation des composés organiques « actifs » ou résistants à la biodégradation sont discutées.