Historique cultural et profils d'azote minéral dans la zone non saturée de la craie : conséquences sur le transfert et le bilan de l'azote. Résultats de dix années d'observation

Résumé

Les données culturales obtenues pendant dix années de culture au cours d'une expérimentation, sur rendzine développée sur craie de Champagne et les résultats des forages, profonds de 10 mètres, effectués en fin d'expérience, permettent d'établir un bilan de l'azote à la parcelle. Ils mettent également en évidence l'absence de signification d'un bilan prenant en compte uniquement les apports de fertilisants et les exportations par les cultures, lorsqu'une légumineuse est introduite dans la rotation. La comparaison des apports par les engrais et de l'azote nitrique cumulé dans le profil, montre que les pertes par lixiviation sont proportionnelles aux entrées. Le bilan présente un excédent annuel de 58 kg/ha dans la monoculture de blé, de 40 kg/ha dans la monoculture de betteraves sucrières et, dans la rotation avec l'introduction du pois, un déficit de 19 kg/ha/an, avec des quantités comparables d'azote cumulé dans le sol. La détermination des coefficients d'organisation (26 % pour le blé, 22 % pour la betterave) et de lixiviation (26 % pour le blé, 24 % pour la betterave) a permis de déduire le coefficient réel d'utilisation. Il est respectivement de 48 % et 54 % des entrées pour les monocultures de blé et de betterave. L'étude des profils d'azote minéral, sur les dix premiers mètres du sol, décrit le passé cultural de la parcelle. A 7 et 8 m de profondeur, on retrouve, dans les variations de concentrations en azote minéral, les effets du dactyle ou d'une rotation de betterave-blé implanté 23 ans plutôt. Les profils des allées enherbées à partir de 1977 permettent de mesurer avec précision la vitesse de transfert des nitrates (0,43 m/an).