Mesure des flux de sève par bilan thermique appliquée à l'estimation de la transpiration d'un arbuste ("Gliricidia sepium") et d'un peuplement de canne à sucre ("Saccharum officinarum")

Résumé

Une étude de la mesure des flux de sève par la méthode du bilan thermique, effectuée en Guadeloupe, est présentée pour une légumineuse arbustive (Gliricidia sepium) et une graminée pérenne (Saccharum officinarum) en zone tropicale. Sur Gliricidia en pot, différents tests sont réalisés pour mesurer la fiabilité de la méthode en comparaison avec des mesures de transpiration par pesée. L'importance du terme de stockage (Qs) et celle du coefficient de conductivité du manchon (Ksh) y sont discutées ; les négliger peut introduire une distorsion de l'ordre de 20 % dans l'estimation de la transpiration, notamment en début et en fin de journée. Par ailleurs, la valeur du Ksh est soumise, au cours du temps, à une dérive relative au type d'isolant utilisé pouvant affecter la précision de la mesure ; elle doit par conséquent être périodiquement réestimée. Enfin, nous préconisons une série de précautions à observer en routine lors de la mise en oeuvre des mesures, pour minimiser les erreurs. Le problème du passage de la transpiration de la plante à celle du couvert est ensuite abordé pour une culture de canne à sucre en plein champ. A partir de trois tiges échantillonnées, représentatives des différents diamètres mesurés sur la parcelle, nous montrons que la variabilité des réponses intertiges reste faible, en particulier à l'échelle journalière. La valeur moyenne des flux mesurés sur ces trois tiges, extrapolée à l'échelle du peuplement, est ensuite comparée à un bilan hydrique simulé, basé sur les données d'un bilan hydrique réel. Cette comparaison montre l'intérêt de la méthode appliquée à l'évaluation de la transpiration d'un peuplement, au regard de la précision des estimations obtenues pour des mesures journalières, hebdomadaires et mensuelles.