Durabilité de la culture de cotonniers transgéniques en Chine et en Inde

Auteurs

    Derek Russell
    Jean-Philippe Deguine

Mots-clés


productions végétales

Résumé

Les cotonniers Bt exprimant la toxine CryIAc qui ont été commercialisés en Chine depuis 1996 proviennent de variétés locales et américaines. Ceux cultivés en Inde depuis 2002 proviennent d'hybrides locaux introgressant l'événement de transformation Monsanto. Dans ces deux pays, les surfaces en coton Bt ont atteint en 2004 respectivement 66 % et 10 % des surfaces cotonnières. Le niveau d'expression de la toxine est très variable selon les variétés et selon les parties de la plante, si bien qu'au cours du cycle de développement, sa concentration dans les principaux organes du cotonnier n'atteint pas toujours les 1,8 ppm requis pour un contrôle efficace de la chenille Helicoverpa armigera, alors que l'efficacité est généralement correcte vis-à-vis de la chenille épineuse Earias spp. et du Ver rose Pectinophora gossypiella. Avec l'introduction du coton Bt, les traitements insecticides dirigés contre les chenilles ont été réduits de 50 à 80 % en Chine et de 40 à 60 % en Inde. Les augmentations de rendement ont été faibles en Chine (moins de 15 %), et dans bien des cas, de nombreux traitements insecticides sont encore effectués contre les autres ravageurs. Dans l'expérience indienne, les augmentations de rendement ont été supérieures (autour de 40 % en moyenne). Les profits ont augmenté de US $ 800/ha en 2004 en Chine et de US $ 477/ha en Inde en 2003. Les études sur les effets non intentionnels sur les organismes non-cibles menées en Chine ont montré de faibles impacts sur l'environnement mais laissent entendre une réduction des populations des ennemis des chenilles de la capsule, au profit d'auxiliaires plus généralistes. À l'heure actuelle, aucune résistance au coton Bt n'a été décelée au champ. Il apparaît que la modification de la cible est le mécanisme majeur de la résistance en Chine et que les gènes de résistance sont présents à un taux supérieur à 1 pour mille dans les populations de chenilles d'H. armigera dans les deux pays. La modélisation suggère que l'obtention d'une forte mortalité (via des insecticides appropriés) chez les individus survivants serait la technique la plus efficace de prévention de la résistance.

Affiliations

Natural Resources Institute, University of Greenwich, United Kingdom, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), Département Amis, Avenue Agropolis, 34593 Montpellier cedex 5 France

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Publié

2006-01-01

Comment citer

Russell, D., & Deguine, J.-P. (2006). Durabilité de la culture de cotonniers transgéniques en Chine et en Inde. Cahiers Agricultures, 15(1), 54–59 (1). Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/30559

Numéro

Rubrique

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