Agricultures : gouverner, c'est pleuvoir

Résumé

Gouverner, c'est pleuvoir. Cette maxime de Lyautey illustre la situation des régions du globe mal desservies en or bleu, qui dépendent des aléas climatiques dans la conduite de leurs affaires. Cette considération souligne la nécessité de prendre en compte la diversité des systèmes et des filières agricoles de par le monde, alors que la mondialisation sauvage, qu'elle soit politique, économique ou financière, a une propension a gommer, sinon à nier les différences entre écosystèmes et composantes culturelles des sociétés. À la prise en charge consciente des réalités multiples, la globalisation préfère faire croire a une homogénéité virtuelle. Mais faire croire qu'il pleut alors que le soleil rougeoie dans un ciel serein ne rencontre nullement les besoins des agricultures pluviales. Quel est dès lors le mode de gestion adéquat de la biosphère globalisée ? À cet égard, il n'est question aujourd'hui que de « bonne gouvernance ». Ce concept, certes « fashionable », mérite cependant d'être décortiqué en ses contours et ses détours, afin de préciser en quoi il répond à des besoins spécifiques. Car comme l'affirmait récemment un Commissaire européen, il n'est de bonne gouvernance qu'en fonction d'un projet. D'où la nécessité de confronter les projets et leurs objectifs affichés, avec les conséquences effectives de leur mise en oeuvre. S'agissant des Cahiers Agricultures, le projet se base sur les fondements conceptuels et opérationnels de la Francophonie, appliqués à la mise en valeur systémique de la biosphère. Et ceci dans le respect de l'autonomie responsable des acteurs et des opérateurs en matière d'enseignement, de recherche, dans le respect des diversités culturelles, environnementales et socio-économiques. Il convient des lors d'analyser comment cette approche propre à la Francophonie s'articule par rapport aux paradigmes uniformisants de la globalisation virtuelle imposée par la bulle financière mondialisée.