Impact des barrages sur les pêcheries artisanales du delta central du Niger

Auteurs

    Raymond Lae

Résumé

Dans le delta central du fleuve Niger, on observe une bonne corrélation entre les captures annuelles en poisson (juillet à juin) et l'indice d'inondation des plaines en période de hautes eaux (juillet à décembre). L'exploitation des barrages de Markala (1943) et de Sélengué (1980), entraîne une réduction des surfaces en eau dans la cuvette ainsi qu'une diminution de la durée d'inondation dont dépend l'abondance des stocks ichtyologiques. La perte de production en période de sécheresse est estimée à 5 000 tonnes, soit 10 % des quantités annuelles pêchées. En période de crue, le barrage de Markala stoppe les migrations longitudinales des bancs qui remontent le Niger, pénalisant ainsi les pêches en amont. A l'étiage l'assèchement des mares et des chenaux entraîne une réduction des activités halieutiques alors que les lâchers d'eau réalisés à partir de Markala pour soutenir le débit du fleuve provoquent une dispersion des poissons dans le lit mineur et diminuent leur vulnérabilité aux engins de pêche. Tous ces inconvénients semblent compensés par une amélioration des conditions d'étiage pour les géniteurs qui continuent à assurer un recrutement satisfaisant d'une année sur l'autre. En l'absence de toute application de réglementation de la pêche, cette protection involontaire des stocks d'étiage permet au système de se maintenir sans risque d'effondrement des captures.

Affiliations

Centre ORSTOM de Bamako, BP 2528, Bamako, Mali.

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Publié

1992-09-01

Comment citer

Lae, R. (1992). Impact des barrages sur les pêcheries artisanales du delta central du Niger. Cahiers Agricultures, 1(4), 256–263 (1). Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/29757

Numéro

Rubrique

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