La maladie des raies noires défie l'industrie de la banane

Auteurs

    Luc De Lapeyre de Bellaire
    Eric Fouré
    Catherine Abadie
    Jean Carlier

DOI :

https://doi.org/10.1051/fruits/2010034

Mots-clés


MYCOSPHAERELLA FIJIENSIS, MUSA

Sujets

H20 - Maladies des plantes

Résumé

La Maladie des Raies Noires (MRN) est la plus grande menace à laquelle est confrontée l'industrie de la banane. En effet, cette maladie foliaire affecte la photosynthèse des bananiers mais, surtout, elle entraine une réduction du potentiel de conservation des fruits qui ne peuvent être exportés lorsque les bananiers sont sévèrement atteints. Principales caractéristiques de la MRN. Plus de 20 espèces du genre Mycosphaerella ont été décrites sur le bananier, mais les cercosporioses des bananiers sont principalement le fait de deux espèces M. fijiensis (MRN) et M. musicola (maladie de Sigatoka). M. fijiensis est une espèce invasive qui a totalement remplacé M. musicola dans la plupart des pays exportateurs de bananes, ce qui s'est toujours traduit par un contrôle plus difficile de la cercosporiose. Des difficultés de contrôle croissantes. Comme toutes les variétés de bananes cultivées dans l'industrie de la banane sont très sensibles aux cercosporioses, le contrôle de la MRN repose sur l'application aérienne de fongicides soit selon des programmes systématiques (fongicides de contact), soit sur avertissement (fongicides systémiques). Dans les pays exportateurs de bananes où M. fijiensis a été détecté, le contrôle de la MRN est devenu de plus en plus difficile. Cette évolution a principalement été le fait de l'apparition de souches résistantes aux fongicides et s'est traduite par une augmentation du coût de la lutte et surtout par un accroissement des impacts environnementaux. Des défis pour l'industrie bananière. Comme M. fijiensis a des capacités d'adaptation très rapides, une des conditions de survie de l'industrie bananière est de se préparer à d'importantes mutations. Nous proposons une batterie d'indicateurs à différents niveaux (parcelle, efficacité globale de la lutte, incidence économique globale) afin d'objectiver ces évolutions. La modélisation des effets de la MRN sur le poids des régimes et la durée de conservation des fruits devrait permettre de définir des niveaux de maladie acceptables mais aussi d'optimiser le poids des régimes et le stade de récolte en fonction des pratiques agronomiques. Afin de limiter l'emploi des fongicides qui ont un impact environnemental important, les stratégies d'avertissement doivent être employées partout où les fongicides systémiques sont encore efficaces. Enfin, la prédominance de cultivars sensibles n'est pas durable et le futur de cette industrie passe probablement par l'incorporation dans les systèmes de culture de variétés résistantes.

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Publié

2010-01-01

Numéro

Rubrique

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