Le Chilgoza de Kinnaur. Influence de l'organisation de la filière de la graine comestible de Pinus gerardiana sur la régénération forestière, dans l'Himalaya indien

Auteurs

    Régis Peltier
    Vincent Dauffy

DOI :

https://doi.org/10.1051/fruits/2009005

Mots-clés


PINUS, GRAINE, RECOLTE, REGENERATION NATURELLE, PRODUIT FORESTIER NON LIGNEUX, IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT, DEVELOPPEMENT DURABLE, DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT, CIRCUIT DE COMMERCIALISATION

Couverture

REGION HIMALAYENNE, INDE

Sujets

K10 - Production forestière
P01 - Conservation de la nature et ressources foncières
E16 - Économie de la production
E70 - Commerce, commercialisation et distribution

Résumé

Dans le nord de l'Inde, dans l'Himalaya, les pentes d'altitude [(entre 1800 et 3300) m] sont couvertes par des forêts où Pinus gerardiana domine. Ce pin est connu pour ses graines comestibles (Chilgoza). L'évolution récente des méthodes de récolte laissent craindre la disparition des semis naturels et le vieillissement des forêts. C'est pourquoi des enquêtes ont été réalisées en 1998 auprès d'une centaine de paysans de la région ; elles ont été croisées avec autant de visites de terrain et avec des entretiens avec des personnes ressource de la filière commerciale. Résultats. Dans les années 50, la récolte traditionnelle permettaient de respecter les arbres et de laisser une petite partie des graines atteindre le sol. Ainsi, malgré des conditions écologiques particulièrement dures, la forêt pouvait être régénérée. Au cours des cinq dernières décennies, l'ouverture de routes a permis le développement d'une arboriculture irriguée de rente dans les vallées. Les communautés villageoises sont devenues moins dépendantes du commerce du Chilgoza et ont majoritairement décidé de vendre les contrats de récolte des graines de leurs forêts à des entrepreneurs privés, qui emploient les ouvriers étrangers et font couper beaucoup de branches pour récolter pratiquement toutes les graines. Ainsi la régénération est devenue pratiquement inexistante. Les habitants les plus pauvres ne peuvent plus avoir accès à cette ressource. En ville, la vente au détail de Chilgoza représente un marché (100 à 300) t·an-1, à un prix de (15 à 20) €·kg-1, soit une filière de (1.5 à 6) M€·an-1. Discussion et conclusion. Les auteurs font une proposition pour substituer aux deux plates-formes privées (achat et séchage) de New-Delhi un organisme à but non-lucratif, soucieux d'un développement socio-économique plus respectueux de l'environnement. Cet élément centraliserait les achats, le séchage et le stockage de Chilgoza sur le lieu de production. Puis, il superviserait les ventes aux vendeurs urbains, au moment du pic de la demande du marché. Une part plus importante de la valeur ajoutée resterait ainsi dans les zones de récolte; cet argent permettrait à la fois de lutter contre la pauvreté et de régénérer les ressources naturelles. Les auteurs militent pour que des projets de recherche et de développement, financés sur fonds nationaux ou internationaux, viennent appuyer ces propositions.

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Publié

2009-01-01

Numéro

Rubrique

Articles