Le manguier dans le centre et le nord du Bénin : inventaires des cultivars, estimation des rendements, stades touchés et pertes dues aux mouches des fruits (Diptera Tephritidae)

Auteurs

    Jean-François Vayssières
    Sam Korie
    Ousmane Coulibaly
    Ludovic Temple
    Serge Patrick Bouéyi

DOI :

https://doi.org/10.1051/fruits:2008035

Mots-clés


MANGIFERA INDICA, STADE DE DEVELOPPEMENT VEGETAL, TEPHRITIDAE, BACTROCERA, CERATITIS, RENDEMENT DES CULTURES, VARIETE, PERTE DE RECOLTE

Couverture

BENIN, MALI

Sujets

H10 - Ravageurs des plantes
F30 - Génétique et amélioration des plantes

Résumé

Le manguier occupe une place particulièrement importante dans l'économie rurale des zones centrales et septentrionales du Bénin. Pendant la fin de la saison sèche, la mangue constitue un apport nutritionnel fondamental par sa forte teneur en nutriments. Mais, au Bénin, les producteurs de mangues sont confrontés à deux contraintes étroitement liées l'une à l'autre : défaut de qualité du fruit imputable aux mouches des fruits et insuffisance de techniques adéquates de « post-récolte ». Dans la zone soudanienne béninoise, les mouches des fruits (Diptera Tephritidae) sont la contrainte majeure responsable de pertes considérables de production. Matériel et méthodes. L'inventaire des cultivars présents au Mali et les estimations de rendements des principaux cultivars de manguier (Gouverneur, Eldon, Dabshar, Kent, Smith, Keitt, Brooks) ont été menés sur 7000 fruits autour de Parakou durant les années 2005 et 2006. Des échantillonnages de 3000 petits fruits (de 13 mm à 26 mm) ont été réalisés en 2006 afin de savoir quels étaient les stades les plus précoces à être attaqués. Des estimations de pertes au niveau des stades de pré-maturité et maturité de 7 750 fruits ont été également faites en 2006. Résultats et discussion. Nous avons identifié 29 cultivars dans le département du Borgou qui concentre environ 75 % des vergers de manguiers du Bénin. La plupart d'entre eux appartiennent à un système de production de « type cueillette ». Le cultivar précoce Gouverneur (1,8 t·ha-1) a eu le plus faible rendement et le cultivar tardif Brooks a eu le rendement le plus élevé (10,4 t·ha-1). Les petits fruits immatures ont permis le développement complet de C. cosyra comme de B. invadens durant les mois de février et mars, soit bien avant la campagne mangue ; cela pourrait avoir des applications sur la lutte. Pour les stades de pré-maturité et maturité des fruits, les pertes moyennes dues aux Tephritidae ont varié de 0,34 t·ha-1 à 6,5 t·ha-1 selon les cultivars et elles ont occasionné une perte de revenus considérable pour les petits planteurs. En prenant en compte la moyenne de tous les cultivars, les pertes atteignent 17 % en début d'avril pour dépasser 70 % à la mi-juin. Plus de 50 % de pertes ont été enregistrés au milieu de la campagne de mangue. Le cv. de saison Eldon et les cv. tardifs (Keitt, Brooks) ont été les plus infestés. Conclusion. Les deux espèces majeures de Tephritidae d'intérêt économique pour le manguier dans le Nord du Bénin sont B. invadens et C. cosyra. Cette étude préliminaire devrait servir de base au calcul d'un seuil économique de nuisibilité de ces Tephritidae du manguier dans un prochain article.

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Publié

2008-01-01

Numéro

Rubrique

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