Écologie et culture du chérimolier (Annona cherimola Mill.) en Amérique latine. Nouvelles données obtenues en Équateur

Résumé

Le chérimolier est l'un des prétendus « fruitiers perdus des Incas » qui a été diffusé dans le monde à partir des hauteurs andines. Parti de son centre d'origine, situé près de Loja au sud de l'Équateur, le chérimolier est maintenant cultivé en Amérique du Sud (du Chili jusqu'au Mexique et à la Californie), en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Thaïlande, en Indonésie et en Afrique du Sud. En Europe, l'Espagne est un producteur important pour le marché européen. Des données récentes, issues de l'observation de chérimoliers sauvages en Equateur, ont permis de préciser les caractéristiques écologiques et édaphiques mentionnées dans la littérature. Les chérimoliers sauvages produisent dans des régions à températures annuelles moyennes limitées (18-21 °C), recevant des précipitations annuelles moyennes de 650 à 1250 mm. Les sols sont constitués de terreau sableux, de terre grasse ou de terre glaise sableuse ; ils peuvent contenir jusqu'à 50 % de pierres. La profondeur de sol convenant au chérimolier varie également beaucoup. La couche supérieure de 25 cm présente un pH allant de 5 à 6,5, un taux de matière organique de 1 à 5 %, une capacité d'échange cationique de 22 cmol(+) kg-1 en moyenne, des teneurs en potassium et phosphore de 37 µg L-1 et 73 µg L-1, respectivement. L'observation de la biodiversité locale montre aussi que les chérimoliers sauvages présentent une large gamme de caractéristiques permettant d'envisager leur utilisation en amélioration variétale. Les données présentées devraient permettre aux cultivateurs potentiels des pays subtropicaux de mieux choisir l'environnement et la localisation des parcelles destinées à la culture de l'espèce.