Estimation de la transpiration de pommiers sous climat semi-aride, par la mesure du flux de sève brute

Résumé

Introduction. Pour éviter le stress hydrique prolongé d'arbres fruitiers en zones semi-arides, il faudrait pouvoir quantifier leur transpiration et en étudier l'évolution en fonction de certains facteurs du milieu physique. Une expérimentation, menée dans la région de Tunis, a cherché à évaluer la transpiration journalière des arbres, à lier son évolution à certains éléments microclimatiques et à développer un modèle permettant d'estimer la transpiration du verger à partir de la mesure de flux de sève brute. Matériel et méthodes. Un verger de pommiers (cv. Golden Delicious) âgés de 9 ans, à 1 250 arbres.ha-1, et irrigué au goutte-à-goutte a permis d'effectuer régulièrement des mesures microclimatiques et de potentiel foliaire. Le flux de sève brute de deux arbres a été mesuré par capteurs thermiques à dissipation de chaleur pendant le stade de nouaison des fruits. La transpiration du verger a été calculée en pondérant le flux de sève par la masse foliaire des arbres étudiés. Résultats et discussions. La cinétique journalière de la transpiration est apparue liée au rayonnement global. Lorsque celui-ci est supérieur à 500 W, la transpiration et le potentiel hydrique présentent des variations cycliques reflétant le comportement des stomates en conditions de forte demande évaporative. La transpiration du verger est bien corrélée à l'évapotranspiration calculée avec l'équation Penman-Monteith (r2=0,75) ; elle l'est moins avec la température moyenne journalière (r2=0,41). Conclusion. Les résultats préliminaires obtenus montrent l'intérêt de la mesure du flux de sève pour comprendre les mécanismes des transferts hydriques à travers l'arbre et quantifier la transpiration. Ils devront être complétés à partir d'expérimentations plus approfondies.