Efficacité des aliments du commerce chez le poulet de chair au Sénégal

Auteurs

    Maïmouna Cissé
    Ibrahima Ly
    M'Beukoh Pafou Gongnet
    Ayao Missohou
    N'diagne N'Doye
    Fatou Kâ
    Cheikh M'Baye Boye
    Antoine Korréa

Résumé

Les différences de performances constatées dénotent une efficacité très variable des aliments liée à leur qualité. L'IC de 3,7 obtenu avec F6 traduit une mauvaise utilisation alimentaire. Il est comparable aux valeurs rapportées dans les enquêtes conduites dans les élevages avicoles péri-urbains [2]. Les aliments F1 et F2 ont des teneurs élevées en CB (dont l'effet négatif sur l'utilisation digestive des autres nutriments est bien établi [5]), mais sans excès de matières minérales, comme relevé dans les autres. Ces matières minérales, qui pourraient inclure de la silice, ont probablement joué un rôle dans la moindre efficacité alimentaire de ces derniers. Les poids en finition des poulets des lots F3, F5 et F7 avoisinent les 1 240 g rapportés dans les élevages avicoles précités. Avec une teneur en protéines brutes inférieure aux normes [7], un poids à 42 jours de 639 g, 8 poulets morts en finition, et 7 cas de paralysie, l'aliment F6 a été particulièrement médiocre sur le plan zootechnique. La supplémentation en lysine a accru l'efficacité de l'aliment F5 [8] et corrigé le retard de croissance des poulets. Les teneurs élevées en MG de l'aliment F4 ont vraisemblablement amélioré le niveau d'ingestion et les performances de croissance [9]. En l'occurrence, l'addition d'huile à l'aliment F5 n'a pas modifié l'apport d'énergie métabolisable [6] mais s'est traduite par une augmentation de l'ingéré énergétique net et de la croissance. Par ailleurs, la plupart des aviculteurs achètent l'aliment le moins cher, et la concurrence, en l'absence de contrôle officiel de qualité [4], s'établit parfois sur la base du prix de l'aliment au détriment de sa qualité. Or, ce n'est pas l'aliment le moins cher qui a fourni la meilleure marge bénéficiaire, mais celui supplémenté en lysine. En conclusion, cette étude montre les performances zootechniques parfois médiocres obtenues avec les aliments du commerce et une réponse sur la croissance du poulet de chair variable selon la nature du supplément apporté. Il existe une inadéquation entre le prix des aliments et leur efficacité, l'avantage technico-économique de la supplémentation en acides aminés en vue d'équilibrer un aliment du commerce déficitaire étant bien établi. Les résultats enregistrés avec les lots supplémentés en lipides ont été avantageux, mais l'utilisation de l'huile d'arachide n'a pas été financièrement rentable. Il serait intéressant de reconsidérer la source de matière grasse, en valorisant par exemple les huiles de poisson qui sont souvent déversées dans la mer par les usines de production de farine. Par ailleurs, le Sénégal ne dispose à l'heure actuelle que de très peu de données sur la composition des matières premières de sorte que les tables étrangères sont utilisées pour la formulation avec toutes les imprécisions que cela comporte. Des efforts doivent être consentis pour la mise au point d'un référentiel sur la composition des matières premières utilisées et potentiellement utilisables, en vue d'une meilleure prédiction de l'efficacité des aliments. De plus, la mise en place d'un contrôle officiel de la qualité des aliments du commerce s'avère nécessaire

Affiliations

Institut sénégalais de recherches agricoles, LNERV, BP 2057, Dakar, Sénégal.

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Publié

2001-01-01

Comment citer

Cissé, M., Ly, I., Gongnet, M. P. ., Missohou, A., N’Doye, N., Kâ, F., Boye, C. M. ., & Korréa, A. (2001). Efficacité des aliments du commerce chez le poulet de chair au Sénégal. Cahiers Agricultures, 10(1), 57–61. Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/30280

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