Le degré de la trypanotolérance chez le N'Dama, la Race Locale et leurs croisements et la signification de l'emploi stratégique de trypanocides

Résumé

Quarante boufs de deux races trypanotolérantes et d'un croisement avec du sang européen ont été infectés artificiellement avec T. congolense; 41 boufs comparables servaient de témoins. La parasitémie et l'anémie étaient évidentes chez tous les animaux infectés dont 7 ayant un PCV au-dessous de 18 avaient besoin d'un traitement curatif, tandis que les 33 autres animaux non traités se sont rétablis au moins partiellement durant les 26 semaines suivantes. Chez ces 33 boufs, on a constaté, indépendamment de la race, une perte moyenne de gain pondéral de 40 kg en comparaison avec les témoins. Un traitement de ces animaux aurait donc été économiquement bénéfique. 54 vaches, 44 génisses et 36 veaux de la race N'Dama ou de différents croisements étaient distribués en lots égaux dans 7 troupeaux et introduits en milieu villageois infesté avec G. palpalis et G. tachinoides. Par des examens hebdomadaires, T. congolense était découvert comme cause des anémies fréquentes (nécessitant 99 traitements au Bérénil), de 6 avortements et de 13 mortalités en 11 mois. Pendant la période d'adaptation dans un milieu nouveau, même les bovins trypanotolérants devraient être protégés contre les trypanosomes locaux. Aux endroits où la présence des mouches tsé-tsé et l'absence d'un service vétérinaire permanent empêchent une production animale normale, des races trypanotolérantes devraient être choisies. Dans ces conditions, le croisement avec des races européennes n'est pas avantageux ou ne devrait pas dépasser une proportion de 25 p. 100. La productivité des races trypanotolérantes peut être accrue économiquement par une médication. Des recommandations spéciales sont données