Ménages, activité agricole et utilisation du territoire : du local au global à travers les RGA

Résumé

Pour étudier les liens qui unissent l'évolution des systèmes d'activité et de revenus des ménages, les systèmes techniques qu'ils mettent en oeuvre et l'utilisation du territoire qui en résulte, nous avons appliqué une méthode qui consiste à raccorder un traitement de données statistiques, issues des recensements généraux de l'agriculture (RCA), à des enquêtes de terrain. Les résultats montrent que le groupe des exploitations familiales à temps plein, détenues par des ménages ne bénéficiant d'aucun revenu extérieur (pensions et/ou revenus d'activités extérieures) est partout en recul. Cette régression est en partie compensée par l'accroissement des surfaces occupées par les exploitations familiales à temps partiel. L'utilisation du territoire de ce groupe d'exploitations diffère significativement des exploitations à temps plein. Ainsi, l'analyse de ratio d'intensification (chargement, mais aussi progression des surfaces irriguées ou drainées par exemple) infirme l'hypothèse d'une agriculture à temps partiel qui, dans sa totalité, serait à l'écart du progrès technique. Au sein des exploitations à temps plein, l'utilisation agricole du territoire diffère selon les groupes. On observe ainsi que le taux de labour est significativement plus élevé lorsqu'il y a pluriactivité, ce qui correspond à des caractéristiques particulières de l'organisation du travail sur ces exploitations. La variabilité des modalités d'utilisation du territoire agricole selon les types d'exploitations agricoles doit être prise en compte pour analyser les évolutions en cours car données statistiques et observations de terrain convergent pour montrer que la tendance n'est pas à l'homogénéisation des structures des exploitations agricoles autour d'un modèle unique. La diversité des exploitations agricoles subsiste et se transforme, et ces recompositions expliquent en partie l'évolution de l'utilisation du territoire agricole.