Effet de l'incorporation de saindoux dans le concentré d'engraissement sur la croissance et la qualité des carcasses chez l'agneau de bergerie

Auteurs

    Gérard Bozzolo
    Michel Bouillier-Oudot
    Georges Phrem
    Didier Grasset
    Hélène Manse

Résumé

Un aliment d'engraissement-finition (ALs) enrichi en saindoux (3 %) est comparé avec un témoin (ALt) isoénergétique et isoazoté (11,6 MJ, 165 g de PB/kg MS) sur la base des performances de croissance et des qualités de carcasses d'agneaux de boucherie. Les quatre lots d'agneaux mâles et femelles de race Lacaune-lait (4 x [n\= 115]), précocement sevrés (29 jours), ont été échantillonnés, d'une part sur la base de la croissance relative individuelle alors qu'ils recevaient le même aliment « starter » durant la phase de démarrage (4 x [n \= 64]), d'autre part à partir de leur poids au sevrage (4 x [n \= 70]). L'abattage a été réalisé à poids constant (31 kg pour les femelles et 40 pour les mâles). Durant la période d'adaptation du post-sevrage, les agnelles sont plus performantes que les mâles (croissance : + 13 % ; indice de consommation IC0-20j : -0,4 point). Ultérieurement, durant la phase d'engraissement-finition (20 j-abattage), les mâles reprennent l'avantage quel que soit l'aliment (+ 12 % pour la croissance, -0,5 point pour IC20-40j et -0,72 pour IC40-60j). L'effet du saindoux est neutre par rapport à l'aliment témoin. Par ailleurs, aucune différence n'apparaît, en fonction des régimes ou des sexes, dans les valeurs et l'évolution des profils des teneurs en acides gras volatils dans le liquide rumenal en cours d'engraissement. Au niveau des carcasses (16 kg pour les femelles contre 20 pour les mâles), le sexe et la nature du régime alimentaire interviennent indépendamment. Les femelles et le saindoux induisent un accroissement de la couverture du gras externe (+ 0,2 point). En revanche, les femelles extériorisent une épaisseur de gras dorsal plus élevée que les mâles (3,1 mm contre 2,4). Les agnelles produisent en moyenne un pourcentage plus important de carcasses fermes (94 % contre 55 chez les mâles) et blanches (28 % contre 12). Les carcasses à nuance jaune sont plus fréquentes chez les mâles (11 % contre 5). L'effet du saindoux agit dans le même sens : la fréquence des carcasses fermes est majorée (83 % contre 66 pour ALt), ainsi que celle des carcasses de couleur blanche (30 % contre 11), au détriment des carcasses brun-rouge (12 % contre 21). Pour les mâles, il apparaît envisageable d'accroître le taux d'incorporation du saindoux, sous réserve de maîtriser l'activité des désaturases tissulaires.

Affiliations

École nationale supérieure agronomique de Toulouse, 145, av. de Muret, 31076 Toulouse Cedex, France, Groupement des producteurs de brebis du bassin de Roquefort, 36, bd de l'Ayrolle, BP 141, 12101 Millau Cedex, France.

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Publié

1993-11-01

Comment citer

Bozzolo, G., Bouillier-Oudot, M., Phrem, G., Grasset, D., & Manse, H. (1993). Effet de l’incorporation de saindoux dans le concentré d’engraissement sur la croissance et la qualité des carcasses chez l’agneau de bergerie. Cahiers Agricultures, 2(6), 394–405 (1). Consulté à l’adresse https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/view/29813

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