À LA RECHERCHE DE LA FORÊT EN CÔTE D’IVOIRE
DOI :
https://doi.org/10.19182/bft2015.323.a31247Mots-clés
défrichement, déforestation, endémisme, espèces rares, forêt dense humide, forêt primaire, phytosociologie, savanes, Côte d’Ivoire.Résumé
Jusqu’à 1935, on pouvait encore voir en Côte d’Ivoire des forêts intactes le long des routes. Depuis, avec l’extension démesu- rée de la culture du café et du riz pluvial, le défrichement s’emballe. L’agriculteur fuyant les agoutis et le parasitisme fami- lial défriche dans des forêts éloignées. En 1957, il faut aller à sa recherche pour aper- cevoir la forêt primaire. L’ouverture d’une route la condamne en une décennie, et l’exploitation forestière ne passe qu’une fois. Avec la disparition des forêts denses humides africaines, les régions soudano- sahéliennes subiront une saison sèche plus longue. En outre, il importe d’établir des cartes d’aires de présence avant la disparition des forêts primaires. L’étude ici présentée vise à classifier la végétation fo- restière ivoirienne et repose sur le parcours de 12 transects en forêt dense humide. L’approche phytosociologique est en effet trop imparfaite pour analyser cette végéta- tion. Deux ensembles caractérisés par des groupes botaniques spécifiques ont été distingués : les « forêts denses semi-déci- dues humides à malvacées et ulmacées », et les « forêts denses humides à légumi- neuses sempervirentes ». Les espèces à grand pouvoir de dispersion, abondantes dans les brousses secondaires, notam- ment des genres Triplochiton ou Termina- lia, échappent cependant à cette classifi- cation. Les ruptures d’aires de présence chez certaines espèces tiennent ainsi à la dispersion des semences, mais aussi à la paléohistoire floristique et climatique. De même, la notion d’aire écologique ne peut s’appliquer pour les espèces rares ou pour les zones d’endémisme local. L’étude évoque également plusieurs espèces inva- sives indigènes, comme Scaphopetalum amoemum et Chidlowia sanguinea, dont le développement bloque la régénération forestière. Elle traite enfin de l’inclusion de savanes dans des forêts humides, dont l’origine est toujours édaphique et non pas anthropique.
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